Prémonitoire?

Au tout début de ce blog, j'écrivais ceci :
(extrait des dix commandements paradoxaux)
En le recopiant il y a 10 mois, je pensais à ma vie et à mes proches qui s'intéresseraient à notre mission.
Aujourd'hui, je le lis en pensant au peuple égyptien qui s'est mis en marche.


A compter de ce jour, faites ce qui vous semble juste et bon.
Parce que cela revêt désormais un sens.
Des lors que agissez selon vos valeurs, que vous pouvez donner une signification à votre existence sans attendre d'approbation extérieure, Vous êtes libre.

Libre d'agir en fonction de votre conscience, que les autres apprécient ou non.
Libre d'être qui vous êtes vraiment.
Libre de remplir la mission à laquelle vous êtes destiné.
Libre de mener une vie cohérente dans un monde absurde.
Et cette liberté vous procurera le bonheur le plus profond que vous ayez jamais connu.

Un vent de liberté souffle sur l’Egypte

Depuis près de 15 jours, des centaines de milliers d’Egyptiens manifestent dans la rue au Caire pour demander le départ de leur président, Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans, et l’organisation d’élections libres.
Hier soir, Hosni Moubarak a enfin renoncé au pouvoir.
Une joie extraordinaire éclate en ce moment dans les rues du Caire et des grandes villes.
Du fond du coeur, je la partage avec le peuple égyptien.
La construction d'une nouvelle démocratie est en marche.
Espérons...
Pauline d'ASMAE Egypte qui nous a accueillis et suivis pendant notre mois de juillet au Caire nous écrit ceci :
"Le peuple égyptien que je croyais fataliste s'est mis en marche. J'aime cette nouvelle Egypte qui est entrain de naître. J'ai rencontré une égyptienne travaillant dans un quartier informel qui a quitté son voile parce qu'elle se sent enfin LIBRE. Le peuple sait qu'il peut dire non, le peuple sait qu'il peut se battre. Je ne sais pas comment cela va évoluer mais je sais que pour les égyptiens et surtout pour la jeune génération, le sentiment d'espoir et d'avenir libre est entrain de naître."
Pauline reste sur place, fidèle à ses engagements et consciente de vivre des moments historiques.Nous suivons de près les évènements, avec coeur et espoir.

Merci d'être venu si nombreux pour nous écouter témoigner.
Avec l'espoir que quelques vocations humanitaires se révèleront...

Témoignage : "Retour d'Egypte"

Dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale

Nous avons le plaisir de vous informer que
le Mercredi 17 Novembre 2010 à 18h30
aux Yeux d'Elsa
108 Cours de la République au Havre
nous présenterons un témoignage
de notre été passé dans une banlieue du Caire avec
l'Association de Soeur Emmanuelle : ASMAE
lors d'un chantier de solidarité internationale.
Diaporama, exposé, débat.
Entrée : 4 €, thé à la menthe offert.
Soyez les bienvenus
Yves et Véronique Avenel
06 64 71 06 51

www.asmae.fr

www.yeuxelsa.com/
108 cours de la République
76600 Le Havre
02 35 24 19 36

http://www.lasemaine.org/

Nous 5 : Charlotte, Murielle, Yvette, Yves et Véronique

Mai 2010 Paris





Aout 2010 Ismaïlia



Comme le dit Murielle :
Point final à notre aventure commune
et ...le début de belles amitiés.

Final en beauté

Mont Moïse, Sinaï, lever de soleil au Monastère Ste Catherine.


Dahab, bord de la Mer Rouge, petit paradis...

Enfin des photos de nous 5 !

"Bon, il est temps de rentrer, j'ai plus de Narta!" s'exclama la petite nana que je suis en fin de chantier humanitaire...
Ca, c'est mon côté pétasse!
Il existe, je dois bien l'avouer.
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Non, la vérité c'est que je viens de trouver un énorme cafard vert dans mes petites affaires et que, soudain, ça m'a donné la nostalgie de chez moi.
Normal après un mois d'un tel dépaysement, non?

"Il est pertinent de prendre conscience de ce que l'on croit, puis de se rendre compte que ce ne sont que des croyances et enfin de découvrir leurs effets sur notre vie. Nos croyances nous amènent à filtrer la réalité."
L Gounelle "L'homme qui voulait être heureux"

Regards égyptiens sur le monde

"Trouver joie dans le ciel, dans les arbres, dans les fleurs. Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir"
Matisse

Khan El Khalili ou l'Egypte "côté magique"

Al Azhar ou l'Egypte "côté jardin"

Ezbet El Hagana ou l'Egypte "côté cour"

Bon, au final, qu'est'ce que j'ai bien pu leur amener à ces gens si attachants qui nous ont accueillis pendant ces 3 semaines ?
Mes petits loups égyptiens sauront rencontrer des français avec des mots de bienvenus : bonjour Monsieur! Comment ça va? Ca va bien merci 1 2 3 4 5 6... les yeux le nez la bouche...un régal de les entendre répéter avec leur délicieux accent "un doux trois".
Avec Murielle, nous avons écrit deux spectacles avec les ballons sculptés.


Attentifs, bouches bées, on les a captivés et le final des souris volantes a aggrandi leurs beaux sourires.
Notre présence parmi eux leur permettra peut-être d'améliorer l'image des occidentaux, "touristes pleins de fric". L'image de la femme européenne dans les pays arabes est celle d'une femme facile et sans complexe. Murielle, Yvette, Charlotte et moi aurons été des femmes différentes, calmes, respectueuses, attentives à eux et compréhensives.
J'ai donné tous mes ballons à Nas.. je sais qu'il en fera bon usage. C'est un animateur formidable, juste ce qu'il faut d'autorité et un programme intelligent qu'il a mené à bien avec énergie.
Nous avons rit ensemble malgré nos langues différentes.
J'ai, par contre, beaucoup appris sur moi-même : pour la première fois de ma vie, j'ai senti mon âge, je ne pouvais pas marcher plus vite, je supportais très mal la chaleur, j'ai connu mes limites et j'ai du les accepter en restant plusieurs jours couchée.
J'ai aussi pris du plaisir à enseigner, à mener un groupe d'enfants, à prendre en charge dans l'urgence la construction d'un décor, j'ai mis en pratique mes connaissances pour écrire divers scénarios... Tout cela m'a plu.


Belle leçon.

On peut rêver, non?

Le Caire en Juillet, irrespirable.
Un soir joyeux, installés sur la grande terrasse, à l'heure du vent tiède, nous avons imaginé les métiers qu'ils nous seraient possibles de faire ici.
Fou rire...
Gardien de piscine, arroseur de jardin public, barman, stripteaseuse, Magasinier dans une usine de congélation, capitaine de felouque, revendeur de climatiseur, vendeuse à la librairie Les Amis du Livre à la sortie du collège (y a la clim)...
Devenir esquimau ou cornetto : proposition rejetée! c'est pas un métier.

Travaux d'enfants

Nos Puppets

Les bruits du Caire

Ville hallucinante !
Trafic routier intense,
véhicules hors d’âge, pétaradants et polluants,
concert permanent de klaxons,
ventilateurs du siècle dernier,
muezzine 5 fois par jour Inch’allah,
colporteurs qui s’annoncent,
les trains et les avions dans le lointain,
musique à fond,
cris des enfants
parfois une mouche dans l'oreille...

Vite mes boules Quiès !




"Qui veut faire quelque chose trouve un moyen.
Qui ne veut rien faire trouve une excuse."
Proverbe arabe

Le Collège de la Salle et Mr Mag…

Ce vieux Monsieur respectable et respecté dirige comme un père de famille ce grand établissement de 3000 élèves qu’est le Collège de la Salle du Caire, école française pour garçons.
Sa bienveillance et ses conseils avisés sont, « grâce à Dieu », précieux pour nous. Sa lenteur toute égyptienne et sa prévenance à notre égard marqueront longtemps nos esprits. Il parle un français remarquable.
L’été, le Collège accueille des volontaires de toutes origines venus comme nous travailler pour le pays.
Mr Mag… soigne son petit monde attentivement, il faut dire que rares sont ceux qui échappent à la tourista.
Nos chambres sont poussiéreuses mais correctes, pas de cafard ni de moustiques !
Une grande terrasse ventée nous donne la vue sur les toits du Caire couverts de paraboles.
Nous y faisons sécher notre linge et y passons quelques douces soirées à revivre en paroles nos chaudes journées, affalés dans de vieux fauteuils en osier.

Premier bilan

Voilà venu le temps d’un premier bilan.
Je mesure maintenant cette différence qui est faite entre une mission humanitaire, telle que je l’ai vécue à Manille, et un chantier de solidarité internationale comme celui que nous vivons ici en Egypte.
Il s’agit ici d’un échange permanent de savoirs, de connaissances entre égyptiens et français.
Ici, rien n’est urgent, ni vital, tout est dans la relation à l’autre.
Nous voyons l’Egypte sous un nouveau jour, un quotidien difficile pour des milliers de gens qui vivotent et se démènent dans la crasse et la chaleur.
Nous nous occupons d’enfants qui ressemblent au premier abord à des petits européens, jeans, téléphone portable… mais nous savons que l’apparence n’est pas la réalité. Etre bien habillé est une façade. A la maison, on a peut-être du mal à manger correctement tous les jours dans ce quartier défavorisé.
Nous avons mis du temps à trouver notre place dans cette vie associative.
La barrière de la langue c’est notre lot de tous les jours, essayer de comprendre, se faire traduire les dialogues en français quand Log… est là, ou en anglais, ce qui oblige à une nouvelle gymnastique de l’esprit, et puis apprendre l’arabe, le parler, l’écrire, jouer avec ses lettres nouvelles qui s’écrivent de droite à gauche.
Les animateurs semblent avoir plaisir à nous rencontrer alors que notre ignorance de leur langue est une charge pour eux : ils doivent tout nous traduire sous peine que nous nous désintéressions de l’activité en cours.
Ils voient en nous de la nouveauté et une présence. Nous apportons notre vision du monde.
Yves fait laver les mains des enfants avant chaque repas par exemple, indispensable vu comment ils sont toujours assis par terre.
Yvette a amené des graines de France qui germent dans du coton et de l’eau et son xylophone.
Murielle et moi avons monté un spectacle écrit en anglais et de ballons sculptés : Little Mouse’s travel. Tout un travail de création, écriture originale, traduction en anglais, préparation des ballons, puis mise en place des enfants et présence de So.. pour traduire notre histoire en arabe. Joli succès, nous remettons la sauce cette semaine avec une nouvelle histoire dès que je suis sur pied.
Charlotte nous a fait jouer au jeu du train avec beaucoup d’enthousiasme et de joie.
Nous avons conscience que notre présence n’est pas indispensable ici.
El Shehab est très bien organisé, les enfants sont attentifs, inventifs et heureux d’être là.
Les rencontres sont belles et fécondes, c’est la seule chose qui doit être retenue.



« Il n’y a personne qui soit né sous une mauvaise étoile, il n’y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel. «
Dalaï Lama

Les 3 sagesses

Petit texte donné à entendre aux enfants
Les 3 sagesses
Un chasseur attrape un oiseau
« Si tu me laisses la liberté, dit l’oiseau, je te donnerai 3 sagesses de vie »
« Ok, répond le chasseur, je t’écoute »
« Première sagesse, ne fait rien que tu puisses regretter.
Deuxième sagesse, ne croit pas ce que les gens te disent.
Troisième sagesse, n’envisage rien d’impossible à réaliser. »
Le chasseur relâche l’oiseau très fier de son nouveau savoir et l’oiseau s’envole en riant.
« Ah, ah, dommage pour toi, si tu m’avais tué, tu aurais trouvé dans mon ventre un trésor en or ! »
Le chasseur est furieux, il monte à un arbre, jusqu’à la dernière branche, il essaie de rattraper l’oiseau mais n’y arrive pas. Il tombe et se blesse.
L’oiseau rigole :
« Mon pauvre ami, connaître les 3 sagesses n’était pas suffisant pour toi, Tu as dû les expérimenter dans ton corps pour les comprendre vraiment.
Sache donc que je n’ai d’autre trésor en moi que les 3 sagesses. Tu devrais te hâter de les relire. »